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mardi 31 janvier 2012

La cellule "riposte", vue par S Guillon.

Voici une chronique savoureuse, pour ceux qui l'apprécient, de Stéphane GUILLON, publiée dans Libération du 31 01 2012.


Libération du 31 01 2012

UN SOLGAN REMPLACE L'AUTRE

Amis lecteurs,

Voici une belle UNE de Libération du 31 01 2012. Vous trouverez aussi, ci-après un article de commentaires, suite à la prestation du Président dimanche soir dernier dernier.
Bonne lecture.


Libération lundi 31 01 2012

Libération 31 01 2012

lundi 30 janvier 2012

FREE a jeté un sacré pavé dans la marre

Orange se fâche, si l'on en croit l'article ci-dessous paru dans le Canard Enchaîné du mercredi 25 01 2012.


Le bio progresse dans le vignoble du Val de loire

Amis lecteurs,
L' article ci-dessous est réconfortant quant à la démarche de plus en plus de viticulteurs, qui convertissent leur domaine viticole à la culture biologique.

Ouest-France  lundi 30 01 2012

Ouest -France lundi 30 01 2012

dimanche 29 janvier 2012

Hollande et France nature Environnement


Le candidat socialiste et l'écologie: voici une position intéressante de François Hollande


Hollande s'engage à ouvrir une "conférence environnementale"

Créé le 28-01-2012 à 20h20 - Mis à jour à 20h23      1 réaction

Sept candidats à la présidentielle se sont exprimé à l'occasion du 36e Congrès de France Nature Environnement.

La candidate EELV Eva Joly et le candidat PS François Hollande, en campagne à Nantes le 19 janvier 2012. 
PATRICK KOVARIK / AFP
La candidate EELV Eva Joly et le candidat PS François Hollande, en campagne à Nantes le 19 janvier 2012. PATRICK KOVARIK / AFP
SUR LE MÊME SUJET
France Nature Environnement a insufflé un peu d'environnement dans la présidentielle à l'occasion de son 36e Congrès samedi 28 janvier où sept candidats, dont François Hollande, apôtre du "dialogue environnemental", sont venus chercher un brevet d'écologie.
Quinze minutes pour chacun, chrono affiché sur écran géant derrière la scène: les candidats ont défilé devant les 2.000 militants de la plus importante fédération écologiste de France (3.000 associations) pour parler nucléaire, agriculture, biodiversité et économies d'énergie dans un exercice s'inspirant du "Pacte écologique" de Nicolas Hulot en 2007.

La quasi-profession de foi "verte" d'Hollande

L'occasion notamment pour François Hollande de décliner une quasi-profession de foi "verte" deux jours après avoir présenté ses "60 engagements pour la France".
Le candidat PS s'est engagé à "ouvrir une conférence environnementale" s'il était élu pour permettre "un dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social".
Il a annoncé une "loi de programmation de transition énergétique" et rappelé son engagement à réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production électrique et la fermeture de la centrale de Fessenheim "dans le quinquennat".
Avant lui étaient intervenus François Bayrou (MoDem), Eva Joly (EELV), Corinne Lepage (Cap21), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Hervé Morin (NC) et Dominique de Villepin (République solidaire).

Le nucléaire, thème récurrent des interventions

La question du nucléaire, en débat depuis l'accident de Fukushima, a été le thème récurrent des interventions, Eva Joly et Corinne Lepage évoquant la sortie de l'atome. Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin et Dominique de Villepin ont défendu l'idée d'un référendum sur l'énergie alors que François Bayrou a qualifié le nucléaire d'"énergie de transition".

Absence de l'UMP, sans candidat déclaré

Avec des applaudissements nourris, notamment pour la candidate écologiste, les militants ont respecté les consignes du président de FNE qui les avait appelés à ne pas se montrer "irrespectueux vis-à-vis des différents intervenants".
"France Nature Environnement compte dans ses rangs des militants qui votent de manière diverse et nous tenons fermement à notre indépendance vis-à-vis des partis politiques", avait souligné le président Bruno Genty.
Pas question de "noter" les candidats pour FNE, mais les réponses seront "relayées" auprès des membres des associations affiliées à la fédération, soit quelque 850.000 électeurs, en vue de la présidentielle et des législatives.
FNE avait soumis aux candidats une série de propositions (l'"Appel des 3.000") sur lesquelles les candidats étaient appelés à se positionner.
L'UMP, faute de candidat déclaré, n'a pas participé à ce "grand oral".

NKM revient sur le Grenelle de l'environnement

Mais la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, de passage à la mi-journée pour inaugurer le "village" des associations, en a profité pour vanter le bilan "solide" de Nicolas Sarkozy, probable candidat de l'UMP.
"Avec le Grenelle de l'environnement, il est probablement le président de la Ve République qui a le bilan le plus solide en matière d'environnement", a-t-elle dit devant la presse.
"On trouvera l'occasion pour que le président de FNE puisse échanger avec notre candidat", a-t-elle ajouté au cours d'une visite où elle s'est vu offrir une pomme bio, mais aussi un paquet d'algues vertes de Bretagne, un sac sur lequel était brodé "Non au gaz de schiste" et des tracts contre l'aéroport de Notre-Dame des landes, près de Nantes.
"L'enjeu (de cette journée) est de faire en sorte que l'environnement soit abordé dans la campagne", a rappelé l'ex-ministre de l'Environnement et maire (EELV) de Montreuil Dominique Voynet.

samedi 28 janvier 2012

Des paroles et des actes


Amis lecteurs,

Voici, pris sur le site du Nouvel Observateur,  une belle analyse du débat Juppé-Hollande, par un gaulliste, Jean François Probst. Et ce consultant affirme qu'il ne votera pas Hollande.


"Des paroles et des actes" : pourquoi Juppé n'aurait pas dû débattre avec Hollande

Modifié le 27-01-2012 à 20h55
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LE PLUS. Agressif, imprécis, le réputé sérieux Alain Juppé n'a pas servi le président de la République face à un candidat socialiste tenace et malin. L'UMP doit réviser sa stratégie en fonction d'un François Hollande très en forme, selon Jean-François Probst, consultant politique proche de Jacques Chirac.

Alain Juppé est maire de Bordeaux et ancien secrétaire général du RPR, il connaît bien la France et les Français. Le ministre des Affaires étrangères a un métier très particulier, qui l’éloigne du terrain et des préoccupations des populations.

Alain Juppé lors de l'émission
 Alain Juppé lors de l'émission "Des paroles et des actes" le 26 janvier 2012 (France 2/AFP)

J’étais au cabinet du ministère des Affaires étrangères en 1981, je ne suis pas sûr que Valéry Giscard d’Estaing aurait envisagé d’envoyer débattre Jean-François Poncet, ministre des Affaires Étrangères face au candidat François Mitterrand ; en 1988, François Mitterrand, candidat à sa réélection,  n’aurait pas envisagé d’envoyer son ministre contre Jacques Chirac. Il eut été inutile en 1995 d’envoyer Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères d’Edouard Balladur, contre le candidat Lionel Jospin.

Juppé, le technocrate agaçant

Mais j’ai eu de la peine pour mon ami Alain Juppé jeudi soir, le débat et François Hollande l’ont rendu vieux, technocrate, agaçant, pinailleur de chiffres, coupant la parole.

Étrangement, Alain Juppé a eu le même comportement qu’avait eu le Premier ministre Laurent Fabius en 1985 face à Jacques Chirac, président du RPR, lorsque ce dernier avait dit à Laurent Fabius, "cessez de m’interrompre comme un roquet". Fabius avait répondu de manière ridicule : "Mais vous parlez au Premier ministre de la France."

Il y a un point commun entre Valéry Giscard d’Estaing, Laurent Fabius et Alain Juppé, c’est que ces trois inspecteurs des finances ont, chaque fois qu’ils passent à la télévision, quelque chose de prestigieux, d’intelligent, d’expert, et en même temps d’agaçant parce qu’ils sont trop condescendants et sûrs d’eux-mêmes. Alain Juppé donnait l’impression jeudi qu’il fallait qu’il donne la leçon alors qu’il eût fallu qu’il débatte.

Moi qui ne vote pas socialiste, je n’ai pas voté pour François Mitterrand et je ne voterai jamais pour François Hollande, j’ai regardé avec objectivité ce débat et j’y ai trouvé François Hollande très bon.Il n’avait rien d’arrogant, il était explicatif. Face à ces annonces et explications, qui étaient un peu plus concrètes que d’habitude, il fallait détricoter les arguments sans agressivité et sans interruption permanente.

Les derniers moments d’échanges, à propos de l’Europe et de la croissance, sont sûrement apparus tellement plein de bon sens aux chefs de PME, auto-entrepreneurs, artisans, qu’au fond, François Hollande a fini par apparaître comme le défenseur des petits contre les gros, des pauvres contre les riches.

Où était Juppé le chiraquien ?

Alain Juppé n’avait alors plus l’image d’un gaulliste ou d’un chiraquien historique mais celle d’un défenseur de Nicolas Sarkozy sans humour. Surtout, que François Hollande a eu l’humour de lui dire que si Nicolas Sarkozy n’était pas le candidat de l’UMP, il avait peut-être ses chances.

Alain Juppé, que je connais depuis 1975, a manqué d’humour, de chair. Il représentait davantage l’austère rigueur et faisait preuve d’agressivité.

Contrairement à ce que l’UMP a martelé, François Hollande n’a pas été arrogant. Il est certes moins jovial que par le passé, mais il ne ressemble pas pour autant à son père qui était d’extrême-droite. Je crois que la seule erreur d’arrogance, de bêtise que François Hollande ait commise est de ne pas avoir évoqué  le nom de la mère de ses quatre enfants, alors qu’elle a recueilli 48% des votes au deuxième tour des élections présidentielle de 2007. C’est le même score qu’avait réalisé Valéry Giscard d’Estaing en 1981. Ce n’est pas rien. C’est une erreur humaine et politique, j’espère que ce n’est pas sa compagne journaliste qui l’a poussé à cet écart.

Alain Juppé n’a surtout pas réussi à pointer ce que François Hollande tente de dissimuler sous le tapis : le mariage des homosexuels, le vote des étrangers aux élections locales, l’inscription dans la Constitution des principes fondamentaux de la loi de 1905 à propos de la séparation de l’Eglise et de l’État.

Et surtout, François Hollande prend ses désirs pour des réalités. Il fait du "wishfull thinking" comme disent les Anglo-saxons. C’est bien de vouloir produire français, de relocaliser, d’industrialiser, de mettre de l’argent sur le productif... Mais il table sur la croissance, et, pour l’instant, il faut qu’il trouve 100 milliards pour rétablir les comptes de la France et il n’en a trouvé que 29. Au lieu de faire le technocrate, l’énarque, le Giscard, le Fabius ou le Rocard, sur ce point, Alain Juppé aurait mieux fait de proposer à François Hollande de chercher ensemble des solutions  afin que cela soit constructif.

François Hollande et Alain Juppé dans l'émission
 François Hollande et Alain Juppé dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2 le 26 janvier 2012 (France 2/AFP)

Comment faire pour redonner de la croissance au pays ? 200.000 petites entreprises (sur les deux millions d'entreprises françaises) pourraient embaucher un jeune par exemple. Comment les entreprises françaises vont-elles faire pour mieux exporter, mieux vendre à l’étranger ? Les Français et les Françaises qui travaillent à l’exportation ne savent pas vendre. Un Français qui part à Yaoundé sait moins bien vendre un produit qu’un Allemand ou un Italien, c’est une question de formation. Il faut supprimer le conseil économique et social qui coute très cher à la France, et qui ne sert à rien, et mettre dans ces locaux une école de formation pour l’exportation en y formant les Français d’origine étrangère qui savent parler arabe ou chinois. Car il est impossible que l’Allemagne ait 170 milliard d’excédents quand nous avons 70 milliards de déficits.

Alain Juppé est chef de la diplomatie, il ne doit pas seulement servir les caprices du président Sarkozy (avec les Turcs, les Birmans). Quand on pense que nous recevons ces jours-ci Alassane Ouattara, chef d'Etat ivoirien, un dictateur islamiste qui a obtenu le pouvoir par le sang, j’ai mal à ma France.

Défendre un quinquennat qu'il n'a pas choisi

Pour Alain Juppé, cela doit être terriblement dur d’accepter la réintégration dans le commandement intégré militaire de l’OTAN, de recevoir un dictateur comme Ouattara, cela doit être particulièrement dur aussi pour lui d’assumer des réformes ou des propositions non suivies d’effets ou de mauvais effets (le bouclier fiscal) et enfin d’assumer toutes les affaires qui sont venues ponctuer le quinquennat : Clearstream, Polanski, Frédéric Mitterrand et la Thaïlande, Jean Sarkozy et l’EPAD, Liliane Bettencourt et Eric Woerth. Lui qui avait déjà été condamné pour des délits qu’il n’avait pas forcément commis lui-même, et qui l’ont obligé à s’exiler et à être inéligible.

Il avait aussi été battu aux législatives lorsqu’il était ministre d’Etat dans le premier gouvernement Sarkozy parce qu’il pensait qu’il était plus fort et "droit dans ses bottes" comme il l’a montré jeudi soir. La TVA sociale, mesure impopulaire s'il en est, a en effet fait perdre 50 sièges à l’UMP. Alain Juppé, gaulliste social d’origine modeste, a donc eu beaucoup de mal à défendre les ploutocrates milliardaires, copains de Sarkozy, et à aller se battre contre François Hollande, qui s’oppose à cette mesure injuste, qui fait du mal à tous les Français.

Alain Juppé est néanmoins un homme fort, qui a du caractère, et qui a su prouver par le passé qu’il pouvait toujours être le numéro 2 de quelqu’un : de Jacques Chirac, d’Edouard Balladur, ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand et enfin numéro 2 de Sarkozy. Il avait quelque chose qui rappelait Lionel Jospin jeudi soir, un austère qui ne se marre pas. C’est dommage car l’Aquitain Juppé est capable d’être plus drôle et plus rond, mais sur France 2, il a préféré taper dans un édredon. Il a servi de terrain d’entraînement à un François Hollande qui est au meilleur de sa forme. À certains moments, il a été contraint de s’énerver, de sortir de ses gonds, parce qu’Hollande l’avait mis dans les cordes.

L'UMP sur ses gardes

Ce que je sais, c’est que ce vendredi matin, au siège de l’UMP, ils étaient aux 36e dessous, ils l’ont tous trouvé mauvais, ce n’est pas une bonne idée d’envoyer le ministre des Affaires étrangères, le mythe du grand énarque, de l’homme à l’intelligence remarquable, face au candidat PS. Il valait mieux à ce moment-là envoyer un battant comme Pierre Lellouche, ou un coquin, comme François Baroin.

Raymond Barre, Lionel Jospin étaient sûrs d’eux, trop. Ils n’ont donc pas fait le poids et n’ont pas été au second tour comme ils le pensaient. Cela montre qu’ils sont encore convaincus qu’Alain Juppé est, comme ils disent, "le meilleur d’entre nous".

Celui-ci a eu raison d’insister sur le fait que les présumés élus au mois de janvier sont toujours battus au mois de mai, on l’a vu avec Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre, Edouard Balladur, Lionel Jospin, ou Ségolène Royal. Mais c’est de la petite politique politicienne.

La Corrèze, la force de François Hollande

François Hollande a beaucoup de métier, peut-être pas l’expérience de quelqu’un qui aurait été ministre, mais le métier de quelqu’un qui a longtemps été premier secrétaire du parti socialiste. Les Français veulent des débats de haute volée, ils veulent sentir le cœur, les tripes de l’individu. La force de François Hollande aujourd’hui est la même que celle de Jacques Chirac en 1994-95, il a sillonné la France profonde. Sa Corrèze, son Tulle, le Limousin lui donnent la compréhension de ce que sont la misère, la difficulté.

Lorsque les inspecteurs des finances de Bercy vous parlent du pouvoir d’achat, ils ne savent pas réellement ce que cela signifie de ne pas pouvoir acheter une baguette ou un litre de lait. Malheureusement pour François Hollande, il semble que les socialistes aient oublié que le reste du monde existait et n’évoque plus que la crise et l’Europe.  Où sont les pays en développement ? Les aides aux pays pauvres ? Il semble qu’il n’ait aucune compétence géopolitique en dehors de l’Europe.

François Hollande devrait donc surtout débattre avec François Bayrou, avec Marine Le Pen, avec Nicolas Sarkozy. Nous avons eu Jean-Baptiste, attendons Jésus Christ. Qu’on le veuille ou non, Marine Le Pen a de grandes chances d’être au second tour.

Aujourd’hui à droite, tout ceux qui ont une fibre gaullienne sont plus attirés par François Bayrou que par Nicolas Sarkozy. Cela ne m’encourage que davantage à soutenir François Bayrou. Ceci étant, il faudra aussi au candidat MoDem un important travail sur lui-même s’il entend débattre face à François Hollande.

Ce genre de débat montre qu’il ne sert à rien d’avoir des notes et d’avoir un savoir encyclopédique, il faut savoir être tenace, malin et ne pas s’énerver. Alain Juppé n’a pas respecté cela, et ressemblait en cela à Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy en 2007.


Propos recueillis par Mélissa Bounoua

Sans commentaire

Voici deux articles du Canard Enchaîné très instructifs. Bonne lecture.

Canard Enchaîné du 25 01 2012




vendredi 27 janvier 2012

Balade autour de Nieul le Dolent

Amis lecteurs,
Voici quelques vues de la campagne environnante de Nieul le Dolent prises le 27 janvier 2012, au cours d'une marche. Le temps était superbe et la balade très agréable.

Le Dolent, ruisseau qui donné son nom à Nieul, commune traversée. Il finit à l'océan anse jetant dans la Ciboule, elle rejoignant l'Auzance qui gagne la mer à île d'ozone

Encore le Dolent

Le Dolent s'alanguit dans les prairies


Au niveau du lieudit le chêne vert

A l'horizon: Nieul le Dolent

jeudi 26 janvier 2012

Scandaleuse la décision de METROBUS

Amis lecteurs,
Vous trouverez ci-dessous un article de Médiapart qui traite de l'arrêt de la campagne de d'affichage pour le prochain spectacle de Stéphane GUILLON.
Bonne lecture.


Stéphane Guillon «trop politique» est viré de la RATP

 | PAR RACHIDA EL AZZOUZI

Elle devait durer quinze jours. Elle n’aura duré que quelques heures. La campagne de promotion du nouveau spectacle de Stéphane Guillon à l’Olympia du 1er au 6 mai, dans le métro parisien, réalisée par l’agence de communication Mermon, a été stoppée net, hier, en fin de matinée. A peine collées, les premières affiches sur les trois cents prévues ont été recouvertes ou arrachées. Sur un fond noir, on voyait l’humoriste tirer sa révérence et annoncer : « En mai 2012, Stéphane Guillon s’en va aussi », titre de son spectacle.

La décision ne relève pas directement de la RTP, l’autorité de régulation de la publicité professionnelle, mais de la société Métrobus elle-même, présidée par Gérard Unger, qui régit les espaces publicitaires de la RATP. Motif : « La convention qui nous lie à la RATP nous interdit toute publicité à caractère politique ou religieux. Lorsque nous avons découvert le visuel ce mercredi matin, que l’agence de communication ne nous avait pas transmis, notre direction juridique a estimé que celui-ci était trop politique qui plus est en période électorale. “S’en va aussi” suffit à polémiquer. On voit très bien qu’il évoque Nicolas Sarkozy », explique à Mediapart, Katia Ivanoff, responsable de la communication de Métrobus.
Pour l’artiste, invité ce soir du “Petit journal” de Canal Plus, il s’agit là tout simplement d’« une censure, une censure grave ».Eve De Dommartin, la directrice de l’agence Mermon, l’une des plus grosses agences de communication du spectacle vivant, ne décolère pas : « Nous sommes abasourdis, hallucinés. En vingt ans de métier, nous n’avons jamais vu ça. C’est bien Stéphane Guillon qui dérange. Nous aurions mis la même affiche et le même titre avec Bernard Menez à la place, elle ne posait aucun problème », dénonce-t-elle.
A l’appui, « des affiches beaucoup plus provoc et politique »qui n’ont pas été censurées par le passé si l'on se réfère au règlement précisément invoqué par Métrobus : « pas d'affiche à caractère politique hors et en période électorale ». Celle du dernier spectacle de Stéphane Guillon, Prolongations, au théâtre de Paris, par exemple. Mille fois plus politique, elle tapissait en janvier 2011 les couloirs du métro et faisait clairement référence à Nicolas Sarkozy, DSK et Bernard Tapie, au travers de trois citations où ces derniers critiquaient« l’humour vulgaire, méchant » de l'ex-humoriste de France Inter.
Nous l’avons exhumée des archives et transmise au service juridique de Métrobus afin qu’il nous explique pourquoi celle-ci n’avait pas été censurée en vertu de « la convention » qui les lie à la RATP. Quid aussi de ces dizaines d'affiches de chansonniers, que l'on trouve dans les souterrains de Paris, hors et en période électorale ? Comme celle ci-dessous du Théâtre des Deux Anes, éminement satirique à l'encontre du président et de son épouse ?
Nous n'avons pas obtenu de réponse de la part du service juridique dans le temps qui nous était imparti. Il a par ailleurs refusé de nous transmettre une copie dudit règlement par la voix de Katia Ivanoff. Pour la directrice de l'agence Mermon, « ils font du zèle » : « L'affiche de Bigard, "mettant le paquet", représentant un slip, avec les formes du sexe, ne les a pas dérangés. C'est pire que de la censure. C'est de l'autocensure de la part des dirigeants de Métrobus. Ils ont la trouille de décevoir plus haut. »
Pour Stéphane Guillon, dont le spectacle est quasiment complet (8.500 places vendues sur 10.000), « c'est triste même si commercialement, (il) n'en avait pas besoin ». Aussitôt viré en juin 2010 de France Inter, il avait réservé la salle de l'Olympia pour l'entre-deux tours 2012 : « Je prends la porte, je rentre par la fenêtre », rappelle-t-il à Mediapart.