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jeudi 16 juillet 2015

Grèce: L’austérité a échoué: la lettre ouverte de cinq économistes à Angela Merkel

Amis lecteurs,
Devant la cure d'austérité inutile imposée à la Grèce par les 1! de l'euro-groupe, je suis désabusé et ulcéré par la pratique des dirigeants politiques européens, notamment les allemands, mais aussi notre président.
La politique européenne menée par nos dirigeants va à coup sûr renfoncer les partis d'extrême. Est-ce le but recherché?
Bonne lecture de la tribune ci-après, publiée dans Alter-éco (avant la signature de l'accord).

Presque tout est dit en peu de mots (à transmettre si cela vous convient)
L’austérité a échoué: la lettre ouverte de cinq économistes à Angela Merkel

Thomas Piketty et al.
10/07/2015
L’interminable austérité que l’Europe fait ingurgiter au peuple grec ne marche tout simplement pas. La Grèce a bruyamment signalé qu’elle en avait assez.
Conformément à ce que la plupart avaient prédit, les exigences financières de l’Europe ont écrasé l’économie grecque, entraîné un chômage de masse et un effondrement du système bancaire, et rendu la crise de la dette bien plus grave, celle-ci s’envolant jusqu’à un niveau impayable, 175 % du PIB. L’économie est maintenant brisée, avec des recettes fiscales en chute libre, une production et un taux d’emploi dépressifs et des entreprises sous-financées.
Le traitement prescrit par le ministère des Finances allemand et Bruxelles a saigné le patient sans soigner la maladie
L’impact humanitaire a été colossal – 40 % des enfants vivent à présent dans la pauvreté, la mortalité infantile explose et le chômage des jeunes avoisine les 50 %. La corruption, l’évasion fiscale et la mauvaise tenue des comptes des précédents gouvernements grecs ont aidé à créer le problème de la dette. Les Grecs se sont conformés en grande partie à la demande d’austérité de la chancelière allemande Angela Merkel – réduire les salaires, réduire les dépenses publiques, tailler dans les retraites, privatiser et déréguler, augmenter les impôts. Mais ces dernières années, la série de soi-disant programmes d’ajustement infligés aux semblables de la Grèce n’a servi qu’à engendrer une Grande Dépression d’une ampleur jamais vue en Europe depuis les années 1929-1933. Le traitement prescrit par le ministère des Finances allemand et Bruxelles a saigné le patient sans soigner la maladie.
Corriger cette trajectoire
Collectivement, nous pressons la Chancelière Angela Merkel et la troïka d’envisager une correction de trajectoire, afin d’éviter un désastre plus important encore, et pour permettre à la Grèce de rester dans la zone euro. A l’heure actuelle, il est demandé au gouvernement grec de se mettre un pistolet contre la tempe et de presser la gâchette. Malheureusement, la balle ne fera pas que tuer le futur de la Grèce en Europe. Les dommages collatéraux anéantiront la zone euro comme symbole d’espoir, de démocratie et de prospérité, et pourraient entraîner des conséquences économiques de vaste ampleur à travers le monde.
Il est demandé au gouvernement grec de se mettre un pistolet contre la tempe et de presser la gâchette
Dans les années 1950, l’Europe a été construite sur l’effacement des dettes passées et notamment celle de l’Allemagne, ce qui a massivement contribué à la croissance économique et à la paix d’après-guerre. Aujourd’hui, nous devons restructurer et réduire la dette grecque, donner à l’économie de la place pour respirer et se reconstruire, et autoriser à la Grèce à étaler dans le temps le règlement d’un fardeau de la dette allégé. Il est maintenant temps de faire preuve d’humanité et de repenser le programme d’austérité punitif de ces dernières années, et de s’accorder sur une réduction majeure des dettes de la Grèce, combinée à des réformes ô combien nécessaires en Grèce.
Notre message à la Chancelière Angela Merkel est clair ; nous vous demandons instamment de faire cette démonstration vitale d’autorité et de responsabilité, pour la Grèce, pour l’Allemagne, et également pour le monde. L’Histoire se souviendra de vous pour vos actions de cette semaine. Nous attendons de vous l’énonciation de mesures audacieuses et généreuses envers la Grèce, qui rendront service à l’Europe pour les générations à venir.
Sincères salutations,
Heiner Flassbeck, ancien secrétaire d’Etat après du ministre des Finances allemand
Thomas Piketty, professeur d’Economie à l’Ecole d’Economie de Paris
Jeffrey D. Sachs, professeur de Développement Durable, Professeur de Politique et Gestion de la Santé, et directeur de l’Earth Institute à l’Université Columbia
Dani Rodrik, professeur d'économie politique internationale à la John F. Kennedy School of Government de l'Université Harvard
Simon Wren-Lewis, professeur de politique économique à la Blavatnik School of Government de l’Université d’Oxford

samedi 11 juillet 2015

Grèce: l'interview de Thomas Piketty publiée dans Libération.fr

Amis lecteurs,
L'Allemagne adopte jusqu'à ce jour une position très dure ou rigoureuse vis le Grèce. Elle devrait se souvenir qu'elle a pourtant bénéficier elle aussi de remise de dette par deux fois dans le passé.
Vous trouverez ci-après l'article de Thomas Piketty, paru dans Libération.fr.

Piketty: "L'Allemagne est le pays qui n'a jamais remboursé ses dettes.
LIBÉRATION 7 JUILLET 2015 À 10:39






Bim.
Exemplaire, l'Allemagne ? Un modèle de rigueur budgétaire et de remboursement des dettes ? Non, répond l'économiste Thomas Piketty (photo AFP) dans une interview au journal allemand Die Zeit, dont Slate propose une traduction française des principaux arguments.
Dans cet entretien, donc, l'auteur du Capital au XXIe siècle rappelle, comme cela a déjà été dit, que l'Allemagne a bénéficié d'une restructuration de sa dette en 1953, au sortir de la guerre, ce qui lui a permis de remettre son économie sur les rails et d'aboutir au résultat que l'on connaît. Mais il va plus loin :
«Ce qui m'a frappé pendant que j'écrivais, c'est que l'Allemagne est vraiment le meilleur exemple d'un pays qui, au cours de l'histoire, n'a jamais remboursé sa dette extérieure, ni après la Première, ni après la Seconde Guerre mondiale. [...] L'Allemagne est LE pays qui n'a jamais remboursé ses dettes. Elle n'est pas légitime pour faire la leçon aux autres nations.»
Cette thèse, Thomas Piketty, chroniqueur à Libé, l'a plusieurs fois exposée, décrivant par le menu comment l'Allemagne, et aussi la France, ont fait jouer la planche à billets au sortir de 1945, obtenu des effacements d'ardoise et imposer les hauts patrimoines. D'après les accords européens de 2012, la Grèce se retrouve dans l'obligation «de dégager un énorme excédent de 4% du PIB pendant des décennies afin de rembourser ses dettes», rappelait-il dans notre journal. Une stratégie absurde, «que la France et l'Allemagne n'ont fort heureusement jamais appliqué à elles-mêmes».
On caresse l'espoir que les responsables du tabloïd Bild, qui redoublent chaque jour de violence envers la Grèce, auront lu cet entretien (aujourd'hui, le quotidien demande à Angela Merkel d'être une «chancelière de fer»).








jeudi 9 juillet 2015

Les soutiens à la Grèce dépassent les clivages droite gauche: c'est bon signe

Amis lecteurs,
La Grèce occupe les médias et les esprits et je ne résiste pas au au besoin d'y ajouter mon grain de sel.
je suis convaincu qu'il serait dangereux de bouter la Grèce hors de la zone Euro. J'ai trouvé avec plaisir dans Libération du 08 juillet 2015, trois interview de personnalités aussi différentes que le cinéaste Costa-Gavras et les députés Cécile Duflot et Henri Guaino. Les trois soutiennent la démarche du gouvernement grec pour quitter le cycle infernal de l'austérité. Cela est un bon message envoyé au peuple grec.
Bonne lecture.

Libération du mercredi 08 juillet 2015