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samedi 11 juillet 2015

Grèce: l'interview de Thomas Piketty publiée dans Libération.fr

Amis lecteurs,
L'Allemagne adopte jusqu'à ce jour une position très dure ou rigoureuse vis le Grèce. Elle devrait se souvenir qu'elle a pourtant bénéficier elle aussi de remise de dette par deux fois dans le passé.
Vous trouverez ci-après l'article de Thomas Piketty, paru dans Libération.fr.

Piketty: "L'Allemagne est le pays qui n'a jamais remboursé ses dettes.
LIBÉRATION 7 JUILLET 2015 À 10:39






Bim.
Exemplaire, l'Allemagne ? Un modèle de rigueur budgétaire et de remboursement des dettes ? Non, répond l'économiste Thomas Piketty (photo AFP) dans une interview au journal allemand Die Zeit, dont Slate propose une traduction française des principaux arguments.
Dans cet entretien, donc, l'auteur du Capital au XXIe siècle rappelle, comme cela a déjà été dit, que l'Allemagne a bénéficié d'une restructuration de sa dette en 1953, au sortir de la guerre, ce qui lui a permis de remettre son économie sur les rails et d'aboutir au résultat que l'on connaît. Mais il va plus loin :
«Ce qui m'a frappé pendant que j'écrivais, c'est que l'Allemagne est vraiment le meilleur exemple d'un pays qui, au cours de l'histoire, n'a jamais remboursé sa dette extérieure, ni après la Première, ni après la Seconde Guerre mondiale. [...] L'Allemagne est LE pays qui n'a jamais remboursé ses dettes. Elle n'est pas légitime pour faire la leçon aux autres nations.»
Cette thèse, Thomas Piketty, chroniqueur à Libé, l'a plusieurs fois exposée, décrivant par le menu comment l'Allemagne, et aussi la France, ont fait jouer la planche à billets au sortir de 1945, obtenu des effacements d'ardoise et imposer les hauts patrimoines. D'après les accords européens de 2012, la Grèce se retrouve dans l'obligation «de dégager un énorme excédent de 4% du PIB pendant des décennies afin de rembourser ses dettes», rappelait-il dans notre journal. Une stratégie absurde, «que la France et l'Allemagne n'ont fort heureusement jamais appliqué à elles-mêmes».
On caresse l'espoir que les responsables du tabloïd Bild, qui redoublent chaque jour de violence envers la Grèce, auront lu cet entretien (aujourd'hui, le quotidien demande à Angela Merkel d'être une «chancelière de fer»).








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