Amis lecteursvoic la suite de l'escapade
Samedi 6 juin 2015
À 7 h 55, je
passe de nouveau devant l’albergue de Castro Urdiales. Un crachin tombe
doucement mais avec insistance, il est temps d’enfiler la cape. À peine le
camping situé à la sortie de la ville est il atteint, que Javier le Mexicain me
dépasse bientôt suivi par Helena une jeune galicienne qui parle bien le français
car elle est chef de rang depuis deux ans dans le restaurant « la villa spicy »
sur les Champs Élysées ; elle dit avoir 23 ans dans sa tête et 33
réellement. Pendant un long moment de marche ensemble nous échangeons sur notre
façon de voir le monde. Je la questionne sur le succès de Podemos en Espagne.
Helena esquive, elle n'aime pas la politique et déplore les velléités d’indépendance de certains basques et catalans.
Et bien que galicienne, elle se sent totalement espagnole. Elle Pérégrine pour
faire le point dans sa tête et revoir sa famille qui habite à côté de Santiago.
En septembre elle reprendra son travail, à la villa spicy, sur les Champs
Élysées. Elle prévoit de marcher jusqu'à Laredo, soit 37 km mais elle doit
s'arrêter à Islares quelques km plus loin, car une douleur au genou se
réveille ; elle se résigne à prendre un bus pour continuer. Je ne la
reverrai plus.
À Islares, je
m'arrête au bar du camping car le sac trop lourd, devient pénible à porter. Je
suis rejoint par un hollandais très sympa, il a 63 ans. Je retrouve également
le pèlerin letton qui fait table à part. À 11 heures je repars, trempé car la
cape est un vrai sauna. Devant ces difficultés, je décide de m'arrêter à El Pontarron
avec 14 km dans les jambes. C’est la propriétaire du bar, sis au milieu de nul
part, qui remet les clefs de l’albergue municipale. De plus ce bar est le seul
lieu de vie du village en ce dimanche.
À 13 h, je
peux m’installer au mieux car je suis seul. Vers 14 h arrivent les deux
Allemands que j'ai croisés hier à Castro Urdiales et peu appréciés sur le
moment, surtout le monsieur. Ils s’installent et retournent au bar situé à 150
m. Vers 16 h il pleuvine toujours ; en allant dans le bar, je les retrouve
en train de déguster les vins blancs espagnols. Nous sympathisons ; ils
sont charmants et résident près Stuttgart. Lui se nomme Friedman Steib et son
épouse Brunehilde. Friedman est un mathématicien de renon dans son pays ; il
a 72 ans et son épouse 69 ans. Il commande une bouteille de vin blanc spéciale
car c’est un assemblage de deux cépages (albarino et riesling). Il adore et m’offre
un verre puis un second. Ensuite je décline car je dois marcher le lendemain. Pour
eux pas de problème, ils me disent qu'ils prendront le bus de 9 h 30 pour
Colindres et Laredo. Quant à moi j'irai à pied à Laredo, voire au delà.
À 17 heures deux
cyclistes espagnols arrivent ils font le chemin en vélo (VTT). Je retourne à
l’albergue municipal. Il est donativo mais pas très bien entretenu. Je trouve
deux autres personnes, un américain de Los Angeles et une taïwanaise. Il est
près de 18 heures et les deux pèlerins continuent vers Liendo. Ils ont du
courage.
Finalement,
nous serons 5 pèlerins à l’albergue pour une dizaine de places. C’est aussi le
moment de faire le point sur la finalité de la marche. C’est l’occasion de
dialogues avec les autres, mais surtout avec soi-même, pour trier l’essentiel
de l’accessoire. Comme d’autres pèlerins, je suis sur le chemin pour le plaisir
de la découverte de nouveaux paysages et lieux, à dose homéopathique, mais
également par goût de l’effort et pour tester ma condition physique qui n’est
plus de prime jeunesse. Et puis il faut rester un certain temps sur le chemin
pour en ressentir l’alchimie bienfaitrice.
Javier et Helena à la sortie de Castro Urdiales |
Friedmann et Brunehilde |
Je trinque avec mes compagnons allemands |
le dortoir (14 lits) de l'albergue de EL Ponterron |
Vue de EL Pontarron avec ses zones d'urbanisation; le village est à 4 km de l'océan. |
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