Vous trouverez ci-après les commentaires de la 4ème étape et quelques photos.
Lundi 8 juin 2015: Santona Güemes 24 km.
Cette très
belle étape, l’est à double titre. D’une part elle guide le marcheur parmi des
paysages splendides et ce avec une météo au diapason ; d’autre part l’albergue
du père Ernesto située à la sortie de Güemes, qui accueille quasiment tous les
pèlerins de l'étape, a une vocation particulière.
Ce prêtre sert
à travers cet accueil de marcheurs une cause philosophique et humanitaire (Dans
la bibliothèque se trouve un portrait de Gandhi). Il semble proche des indignés
de Podemos, en tout cas, il peut être classé parmi les rebelles positifs. Moine
dans un monastère isolé de Cantabrie, il a pris voici de longues années, un
congé sabbatique pour effectuer, en land Rover, un tour du monde de 27 mois
durant lequel il a pris conscience des malheurs des peuples, ce qui l’a rendu également
attentif à la misère humaine.
À 15 h 30,
arrivée à l'albergue qui peut héberger 50 personnes et elle sera pleine ce jour
là ; je retrouve Alain et Danielle, ainsi que Martine. Ils partent
toujours très tôt et arrivent généralement les premiers ou parmi les premiers. Les
deux Allemands sont là, il y a aussi Eve et Paola, celle-ci lit un ouvrage de Frédéric Lenoir. Immédiatement
j’ai une pensée pour ma sœur Chantal qui apprécie ce philosophe, sociologue et
historien des religions.
Durant la
marche, j'ai échangé avec Jocelyne, une des trois américaines vues pour la
première fois à Santona, au sujet du temps libre nécessaire pour effectuer ce
pèlerinage. Elle me répond qu’elle a pu intégrer le Camino dans son cursus de
master d'espagnol. Il en est de même pour Alicia, mais en économie. Et pour Anna,
il n’y a aucune difficulté, elle est professeur d'anglais dans le Missouri et dispose
de trois mois de vacances (mai juin juillet).
À 19 h30, le
père Ernesto invite tout le monde à une présentation de la philosophie de
l'albergue. L’auditoire représente un peu Babel ; cependant le père pourra
se faire comprendre de tous en trois langues, l’espagnol, l’anglais et le
français. Javier le jeune mexicain traduit les propos du prête en
anglais ; Sébastien au look de Jésus Christ est volontaire pour traduire en français les
propos du père Ernesto sur la philosophie de l'albergue et du Camino. Il le
fait même en anglais lorsque Javier est trop succinct.
Je reviens sur
mes opinions il y a 2 jours sous la pluie, envers ce Camino. Le père Ernesto a
77 ans ; il se félicite de rencontrer de jeunes français car d’habitude,
ils sont retraités ; aujourd’hui les âges sont variés. Il demande aussi,
si parmi l’assistance un marcheur est plus âgé ; et bien oui, un
hollandais a aussi 77 ans et est de 2 mois l’aîné du Prêtre.
Cette
présentation de l’histoire et de la philosophie de l’albergue offre un beau
moment de symbiose et d’écoute des autres. Le père Ernesto évoque l’histoire de
l’albergue dont le bâtiment originel appartenait à ses grands parents, et se
trouvait en dehors du Camino. Le premier pèlerin fréquenta l’albergue voici 12
ans, aujourd’hui les 50 places sont occupées quotidiennement ; quel chemin
parcouru ! Le père Ernesto parle des flèches, physique et mentale.
Un commentaire
au sujet de Sébastien, cuisinier de son état ; il est végétarien et de
plus à une intolérance au gluten. Ce jeune homme est impressionnant de part sa
culture et sa détermination ; il effectue le Chemin à l’envers ; il
est parti de Muxia à l’extrême ouest du Camino et me confie qu’il envisage de
se rendre à pied en Inde et que s’il devait adopter une religion ou
philosophie, ce serait le bouddhisme.
Et à la table
commune, il mange ses légumes associés au riz, avec les doigts. Pour le moment,
depuis Muxia, il a déjà parcouru plus de 600 km et il souffre d’une tendinite ;
il ignore si il pourra repartir le lendemain. Il espère que les soins, procurés
par le masseur, thérapeute, adepte des médecines douces et parallèles, qui est
présent quotidiennement à l’albergue, lui permettront de redémarrer.
Pour le
fonctionnement de l’albergue, il n’y a pas de tarifs fixes, mais un versement
libre de chacun, selon ses moyens et ce qu’il estime devoir payer.
Coup d'oeil sur l'albergue de Santona |
Deux pèlerins belges escaladent le sentier qui conduit sur la crête dominant la plage de Noja |
La plage de Noja |
Jocelyne, Anna et Pierre |
Jocelyne, Anna et Alicia |
Vue depuis l'albergue |
Le Père Ernesto entouré de ses traducteurs Javier et Sébastien |
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Alain,le choletais, avant le départ le matin |
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