2014 verra les commémorations du centenaire de la plus terrible guerre, ou plutôt la plus effroyable boucherie qui ait touché notre pays et notre continent.
Nos grands pères et arrières grands pères furent conviés d'autorité à participer à ce massacre, et tout cela pour rien, si ce n'est en humiliant l'Allemagne vaincue, à permettre la montée progressive du nazisme, jusqu'à l'avénement de Hitler en 1933. Il se hissa au pouvoir en se jouant des divisions des partis de gauche ( socialistes et communistes) et en élimant tous les démocrates allemands, en les internant dans les premiers camps de concentration.
De beaux livres et de films traitent de cette guerre; les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick ( ce film tellement dérangeant fut interdit en France plusieurs années par la censure) sur l'absurdité de la guerre et les fusillés pour l'exemple. Joyeux Noël est aussi une belle évocation des moments de fraternisation entre les soldats des diverses nations, au grand dam des états majors. Ou va t-on si les ennemis fraternisent!
Le prix Goncourt 2013 "Au revoir là haut" de Pierre Lemaître, passionnant à lire se veut une évocation singulière des conséquences de cette guerre.
Mais pour évoquer cette guerre et honorer les millions de morts dont les noms remplissent les monuments aux morts de nos villes et villages, le poème de Louis Aragon, mis en musique par Léo Ferré, " Tu n'en reviendra pas" est le plus bel hommage à rendre aux poilus morts pour la France.
Bonne lecture et écoute
Léo Ferré chante Tu n’en reviendras pas de Louis Aragon
Tu
n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune
homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand
j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu
n’en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu’un
obus a coupé par le travers en deux
Pour
une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et
toi le tatoué l’ancien légionnaire
Tu
survivras longtemps sans visage sans yeux
On
part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
On
glissera le long de la ligne de feu
Quelque
part ça commence à n’être plus du jeu
Les
bonshommes là-bas attendent la relève
Roule
au loin roule train des dernières lueurs
Les
soldats assoupis que ta danse secouent
Laissent
pencher leur front et fléchissent le cou
Cela
sent le tabac l’haleine la sueur
Comment
vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés
de la terre et promis des douleurs
La
veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous
bougez vaguement vos jambes condamnées
Déjà
la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà
vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà
le souvenir de vos amours s’efface
Déjà
vous n’êtes plus que pour avoir péri
Louis
Aragon
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