Je vous adresse le texte que je viens d'adresser à notre Président de la République; je l'ai en tant que citoyen et adhérent de la FGR FP : Fédération Générale des retraités de la Fonction Publique.
Comme vous le saviez, individuellement, nous ne pouvons pas grand chose et nous pesons peu. Mais collectivement, nous pouvons réussir à infléchir les politiques sociales de ce pays.
Si vous êtes retraités, rejoignez la FGR FP, ou toute autre association, ou syndicat afin de défendre vos droits. Actuellement, c'est le recul sur tous les plans, et il est temps d'inverser les choses, ensembles actifs, chômeurs et retraités.
Bonne lecture.
Monsieur le Président,
Le gouvernement, applique votre programme économique ;
il veut réaliser des économies budgétaires et il rogne, dès cet exercice
budgétaire, les crédits des divers ministères ainsi que ceux des collectivités
territoriales. Cela se déroule sous couvert de réformes et de modernisation de
notre pays. Ces économies concernent les emplois aidés qui sont réduits de
manière drastique, de même que les subventions aux collectivités. Elles
contraignent les élus locaux à effectuer des choix douloureux.
En matière fiscale, le gouvernement transforme et vide le
contenu de l’ISF au bénéfice des plus riches de nos concitoyens. Par contre la
CSG va connaître en 2018, une hausse de 1,9 %.
Elle va paupériser une frange importante de la population,
notamment les retraités, doublement pénalisés. Ils le sont d’une part du fait
de l’absence de revalorisation du montant des pensions durant plusieurs années,
d’autre part par la ponction non compensée de 1,9 % de leur retraite, du moins
pour ceux qui ne seront pas exonérés du paiement de la Taxe d’habitation.
Pour toutes ces raisons, je vous alerte sur les conditions
de vie de plus en plus difficiles pour une frange grandissante de la population
française. La politique du gouvernement touche de plein fouet les plus pauvres
de nos concitoyens, mais également les classes moyennes qui perdent au fil des
ans du pouvoir d’achat ; de ce fait, nombre de familles dites de la classe
moyenne basculent dans la pauvreté. Comme cette diminution du pouvoir d’acheta
s’effectue pour le moment à dose homéopathique, les intéressés subissent ces
restriction avec résignation, mais jusqu’à quand.
Les retraités eux aussi, paient au prix fort les effets de
votre politique économique. Ils ressentent ces mesures comme un signe de
désintérêt de la part du gouvernement.
Cela donne l’impression que le mot « retraite » sera bientôt remplacé
par « allocation vieillesse ».
Le passage de la solidarité à la charité sera alors effectif.
Votre gouvernement recherche des recettes fiscales pour
réduire la dette et respecter les critères de Maastricht.
Une piste intéressante serait une lutte sans merci pour
récupérer les quelques 300 milliards d’euros de l’évasion fiscale. Même si
seulement 10 à 20% de cette somme était récupérée, cela permettrait de redonner
confiance aux français et d’élargir la classe moyenne au lieu de poursuivre la
paupérisation des citoyens de notre pays.
Je pense que la France n’a jamais été aussi riche, et paradoxalement,
il n’y a jamais eu autant de pauvres. Comme vous envisagez de fêter mais
68 ; merci à vous de ne pas oublier de célébrer les Accords de Grenelle
des 25-27 mai 1968. Ce fut un grand moment dans l’histoire des conquêtes
sociales.
Alors que le patronat s’étranglait en arguant que l’état de
l’économie ne permettait pas de hausse
de salaires, les accords officialisaient une hausse de 35% du smic et un retour
à la semaine de 40 h de travail hebdomadaire ; à la SNCF, elle était
encore de 46 heures début 1968.
En conclusion, Monsieur le Président, il serait bien que
votre gouvernement soit davantage à l’écoute des aspirations des travailleurs,
salariés et artisans, de même que des retraités qui rendent des services
inestimables à la Collectivité Nationale, tant dans les associations qu’au
niveau des collectivités territoriales.
Avec mes respectueuses salutations.
Pierre GEORGES