Amis lecteurs,
Le weekend de Pâques, passé en solitaire
volontaire, fut propice à la réflexion suite aux multiples décisions que prend
ou s’apprête à prendre le Gouvernement de notre République pour circonvenir la
crise qui perdure. Ce temps de fête me donna l’occasion de m’indigner contre
les orientations économiques de nos dirigeants qui se disent socialistes.
1- Les décisions du gouvernent WALLS en
matière d’économies, cautionnées par notre président agacent les français
laborieux et gagne-petit, victimes silencieuses et impuissantes, mais jusqu’à
quand, de la chasse aux 50 milliards d’euros destiné au pacte de
responsabilité. Ils voient leur pouvoir d’achat se réduire comme neige au
soleil. Les classes moyennes subissent le même sort même si la potion est moins
amère pour le moment. Ces français seront les dindons de la farce économique
qui se prépare et s’appliquera, si les citoyens n’y donnent pas un coup
d’arrêt.
Les prestations sociales seront
gelées durant 18 mois ; les retraites ne seront pas revalorisées avant
octobre 2015 ; le point d’indice des fonctionnaires reste gelé et le
barème fiscal place contribue à accroitre la paupérisation de nombreux
citoyens. Les prix de l’électricité et autres produits vont inexorablement
augmenter.
2- Comment ne pas partager la
grogne de Gérard FILOCHE, membre du parti socialiste, ancien inspecteur du
travail et rebelle en son parti. Voilà ci-après ce qu’il écrit sur son blog.
Gérard FILOCHE |
« Durs avec les faibles, faibles avec les puissants »
Pour un Non socialiste à l’austérité !
« L’annonce des mesures
d’austérité par Manuel Valls a stupéfié dans les rangs socialistes. Les députés
Laurent Baumel, Christian Paul… et beaucoup d’autres qui avaient signé la
contribution pour un contrat de majorité sont effarés. Les leçons des
municipales ne sont pas tirées, la nécessité de desserrer les contraintes
imposées par Bruxelles est oubliée. Les orientations socialistes construites
avant 2012 sont foulées au pied. Il faut un Non socialiste à ces
mesures. »
3- Je partage l’analyse de Gérard
Filoche et chacun appréciera selon sa sensibilité politique, mais il est
indéniable que les décisions d’aujourd’hui, se situent à des lieues du discours
du Bourget de 2012.
À ce meeting le candidat
HOLLANDE avait pour seul ennemi la finance qu’il pourfendait. Il s’engageait en
outre à scinder les activités bancaires en banques de dépôt et banques
d’affaires. Tout semble oublié à ce jour et l’on comprend la colère de Gérard FILOCHE et de
quelques députés et responsables socialistes.
Les ministres verts ont refusé
de participer à ce gouvernement pour ne pas cautionner la politique qui va être
mise en œuvre et risque d’amplifier la récession latente de notre pays.
4- Les mesures d’économie
annoncées sont peut-être nécessaires et utiles afin de combattre les effets de
la crise, mais il existe plusieurs solutions pour tirer la France du bourbier
dans lequel elle évolue.
Monique PIN ÇON-CHARLOT, sociologue, spécialiste des
riches, invitée à l’émission « Ce soir ou jamais » du vendredi 18
avril proposait des solutions en allant chercher les 50 milliards dans les
paradis fiscaux. Car la France est
riche, immensément plus riche qu’en 1944 et 1945 lorsque le Conseil
National de la Résistance et les gouvernements qui lui succédèrent, adoptaient
les grandes lois sociales en matière de retraite, et de couverture maladie. Le
principe était : « chacun cotise selon ses possibilités et reçoit
selon ses besoins ».
Il est temps que le
gouvernement se souvienne de ce principe et se décide à faire participer à
l’effort, non seulement les classes moyennes et modestes, mais aussi les plus
aisées.
La crise existe mais les
moyens de la surmonter sont divers, et des économistes reconnus s’y emploient.
Citons Pierre LARROUTUROU avec ses 15 solutions contre la crise économique à
appliquer d’urgence et Thomas PIKETTY avec son ouvrage « le Capital au
XXIème siècle ».
5- Et que penser des
remerciements du MEDEF en échange des cadeaux du pacte de responsabilité.
Ainsi Monsieur GATTAZ propose
un SMIC jeune pour lutter contre le chômage des jeunes. Il est déjà difficile
de vivre avec le SMIC, alors avec le SMIC jeune c’est se moquer du monde.
Heureusement, cette idée est condamnée par des chefs d’entreprise et des
députés UMP. M GATTAZ, patron du MEDEF, pourrait dans la foulée proposer le
rétablissement du servage ; le chômage serait de facto éradiqué. Et
pourquoi ne pas rétablir la taille et la gabelle ?
6- Tout se déroule dans cette conjoncture de crise, comme si le temps
était venu de d’annihiler les acquis sociaux des dernières décennies, acquis
obtenus avec le Front Populaire, confortés à l’issue de la seconde guerre
mondiale et élargis avec les évènements de 1968.
En 1968 avant la grève
générale et les évènements, le CNPF, l’organe syndical du patronat français,
affirmait que la France ne pouvait pas supporter d’augmentations de salaires.
Et pourtant, le salaire minimum fut revalorisé, je crois, de 33% et la semaine
de travail passa de 46 h à 40 heures. Ce fut un véritable coup de fouet pour
l’économie.
Nous sommes certes dans une période
délicate, mais ce serait un comble d’assister au reniement des engagements
pris, de la part d’un gouvernement socialiste ou se définissant comme tel.
Le comble serait que, sous prétexte de la crise, le gouvernement WALLS,
nommé par le président HOLLANDE, rabote les acquis sociaux plus vigoureusement
que n’a pu le faire ou osé le réaliser, le gouvernement FILLON, sous la
direction de N SARKOSY.
7- A poursuivre ainsi une
politique de paupérisation du plus grand nombre
pour l’enrichissement sans bornes de quelques uns, la majorité actuelle
court le risque perdre les futures élections, et, pire de disqualifier le parti
socialiste pour un moment.
Certes des mesures sociétales,
telles que la loi sur le mariage pour tous, furent menées à bien durant ces
deux années de la présidence HOLLANDE, mais les décisions en matière
d’environnement et de développement durable restent à l’état de promesse.
Et pourtant, il s’agit de
secteurs porteurs en matière d’emplois. Jean Luc MELENCHON, est dans une
opposition de gauche, mais il est partisan d’une politique écologique avec
l’utilisation de notre façade maritime pour produire de l’énergie électrique
(Hydroliennes et éoliennes).
En 2012, une majorité de
français, dont je fus, vota sans état d’âme, ou sans illusions, pour le
candidat Hollande, ne doutant pas qu’il tiendrait le cap annoncé, avec la mise
en œuvre des 60 mesures de son programme et conforté par le discours du
BOURGET.
Hélas, les promesses
n’engagent que ceux qui y croient et peu d’hommes politiques peuvent se
targuer, à l’instar de Pierre MENDÈS FRANCE, de limiter leurs promesses, à
celles qu’ils capables de tenir. M WALLS cita Pierre MENDÈS France dans son
discours de politique générale, puisse t-il s’inspirer de sa politique ?
8- Enfin avec une vision
optimiste de la vie, il est possible qu’une majorité politique alternative à
celle mise en œuvre aujourd’hui, prenne corps d’ici quelques mois, et oriente
la politique du pays dans une direction qui prenne en compte les attentes des
français.
Et l’Europe dans tout cela ; les élections se dérouleront le 25 mai
et ce sera l’occasion de désigner nos députés au parlement européens. Ce serait
une défaite, si le FN et les populistes des autres États entraient en force au
parlement.
L’Europe est décriée, y
compris par nos gouvernants mais il faut rappeler que la Commission ne fait
qu’appliquer les décisions du conseil européen (ensemble des chefs d’Etat et de
gouvernement). Il y a quelque tartufferie à dénoncer les oukases et directives
européennes, alors que État en est co-responsable.
Les français sont les dindons de la farce qui se joue au quotidien, mais
ils peuvent modifier le scénario en votant pour les candidats qui leur
paressent le mieux les représenter et ce à toutes les élections. L’abstention
permet de marquer son désintérêt ou son opposition, mais de mon point de vue
elle reste négative.
Pierre le sacochard.
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